La main gauche prête à déclencher le chronomètre, la main droite tient fermement le crayon qui trépigne déjà d’impatience de danser en griffant la feuille blanche. Une minute c’est le temps donc je dispose pour mener à bien un dessin. Je commence, sans jamais savoir à l’avance où je me dirige, par installer quelque chose. Ce « quelque chose » est le point de départ d’une réflexion instantanée, vive et aiguisée au service d’une écriture souvent électrique. En une minute il n’est pas possible de se dissimuler. Les limbes cérébrales sont explorées, faisant apparaître des images libérées de toutes pudeurs et de toutes contraintes techniques. On découvre un univers de figures humaines et de créatures inquiétantes, un monde d’instinct et de sentiments pavés de bonnes et de moins bonnes intentions. C’est l’énergie qui joue ici le rôle de fil conducteur… On peut lire dans cet acte un reflet ironique de la condition d’être humain qui reflechit, agit et tente de se construire durant la courte période qu’est sa vie.
Une minute ce n’est souvent pas assez mais parfois presque trop…